La santé auditive en France continue de passer inaperçue, tant dans les débats publics et les médias, que dans la sphère privée où les stigmas et les tabous continuent à faire taire les conversations, pourtant indispensables – ayant pour effet de retarder les appareillages qui pourraient changer la vie des intéressés. Retour sur les chiffres clés de la perte auditive en France
Le paradoxe de la santé auditive : tous concernés mais peu agissent
Quand 95% des Français s’accordent sur l’importance de préserver son capital auditif dès le plus jeune âge, peu passent véritablement à l’action quand le besoin se fait sentir. En effet, la réalité de la perte auditive, notamment la presbyacousie classique liée à l’âge, reste taboue et peu assumée dans la société française : quand près de 60% des Français se préoccupent de leur vue, ils ne sont que 39% à se préoccuper de leur audition.
Nous sommes pourtant tous concernés. 1 Français sur 2 est touché de près ou de loin par une mauvaise audition, qu’il s’agisse d’un proche ou de sa propre expérience. Et plus d’un français sur 5 (22%) déclare présenter une perte auditive ! Pour autant, seule la moitié de la population a déjà effectué un bilan auditif.
La santé de nos oreilles semble donc être délaissée, bien qu’elle fasse pourtant partie intégrante de notre santé globale et puisse grandement impacter notre qualité de vie. Contrairement aux bilans de la vue, bien connus du grand public et communément recommandés annuellement, les bilans auditifs sont rarement mis en avant par les autorités de santé.
Les effets bénéfiques incroyables sur la qualité de vie
Les préjugés et clichés sur la perte auditive et leur traitement classique, les aides auditives, persistent encore : « les appareils sont trop visibles, pas performants, font mal aux oreilles, sont chers… ». Pourtant, le secteur des appareils auditifs a bien changé et nombreux sont ceux qui entendent enfin mieux, totalement incognito !
En effet, les appareils se font de plus en plus petits, se cachent derrière ou dans l’oreille, permettent à chacun d’être connecté(e) aux appareils du quotidien et si l’on n’est pas habitué, il est facile de ne rien remarquer tant les écouteurs et autres indices techniques savent désormais se faire oublier.

Les chiffres sont d’ailleurs très parlants. Parmi les personnes appareillées, 97% estiment que leur qualité de vie s’est améliorée et 63% pensent qu’ils auraient dû s’appareiller plus tôt. Plus qu’une amélioration de la communication indéniable, les utilisateurs rapportent aussi se sentir plus en sécurité en ville (73%) depuis qu’ils portent des appareils. Il est donc certain qu’une fois le pas franchi, peu seraient prêts à repartir en arrière.
De plus, les bénéfices pour les personnes appareillées sont prouvés scientifiquement. Les dernières technologies permettent de réduire considérablement l’effort d’écoute, même lorsqu’il est soutenu, comme lors d’une soirée mondaine. Elles permettent par conséquent de réduire la fatigue cognitive, laissant au cerveau plus d’énergie pour faire ce qu’il fait le mieux, se concentrer sur ce qui compte vraiment. Récemment, l’aide auditive Oticon Intent est même la première aide auditive au monde à l’efficacité prouvée pour réduire le stress d’écoute !
Découvrir des témoignages d’utilisateurs
Une méconnaissance des traitements auditifs importante
Bien que les solutions et traitements pour la perte auditive se développent chaque année, la population reste peu informée. En effet, seuls 2/3 des Français connaissent la réforme du 100% santé et le reste à charge 0 pour les aides auditives, un dispositif mis en place pour faciliter l’accès aux traitements et améliorer la santé globale des malentendants.
Pour autant, 90% des personnes appareillées déclarent avoir bénéficié d’un remboursement. Le dispositif fonctionne donc très bien - une fois les personnes atteintes de perte auditive entrées dans le parcours de soin. Un fait rassurant qui indique que les professionnels de santé accompagnent les utilisateurs pour faciliter leur prise en charge. Cependant, l’information en amont, avant même la prise de conscience ou même, la perte auditive elle-même, reste insuffisante.
Ce constat explique-t-il que seul 1 malentendant sur 2 soit appareillé (55%) ? Bien que le taux d’appareillage français fasse désormais partie des plus élevés en Europe, rejoignant ainsi les taux historiques du Danemark, on ne peut oublier que près de la majorité des personnes atteintes de perte auditive restent sans traitement.

D’autres freins à l’appareillage
Les Français ne s’arrêtent évidemment pas à la prise en charge et au prix pour considérer l’appareillage. Même pour ceux dont la prise en charge est connue, il reste d’autres freins, plus psychologiques, à dépasser pour franchir la porte d’un centre auditif ou d’un médecin ORL.
Les stigmas sur l’âge ont la vie dure. Plus d’une personne sur deux est toujours étonnée de voir un(e) jeune appareillé(e). Ils sont pourtant nombreux à devoir faire face à la perte auditive dès leur adolescence.
Par ailleurs, près de 7 français sur 10 trouvent l’appareillage contraignant et les ¾ préfèrent porter des lunettes qu’un appareil auditif, pourtant bien plus visibles. Les préjugés sur les appareils auditifs restent donc très présents en France. Leur bénéfice pour la vie quotidienne et la santé sur le long terme n’est que trop peu mis en avant ou considéré par la population.
Ici encore, le manque d’information entraîne des conséquences importantes. Près d’un français sur deux considère qu’une aide auditive ne fait qu’amplifier les sons. Il s’agit pourtant de bijoux technologiques capables de scanner l’environnement sonore des centaines de fois par secondes, de s’adapter en temps réel à la situation et même de détecter les intentions d’écoute de l’utilisateur, ce qui offre un confort d’écoute inégalé.
Les puces électroniques et l’intelligence artificielle intégrées aux appareils auditifs font partie des plus avancées et sont le fruit de dizaines d’années de recherche et développement. Des outils du quotidien qui facilitent bien plus la vie que ne peuvent le faire nos smartphones et autres gadgets connectés.

Une solution simple pour passer vers une culture de la prévention auditive
Les Français restent attachés à leur qualité de vie et sont une grande majorité à se dire favorables à un dépistage systématique à 50 ans. Cette prévention de la presbyacousie automatique pourrait permettre à de nombreuses personnes de bénéficier d’appareils auditifs avant que leur perte ne s’aggrave et que leur vie quotidienne ne soit trop affectée.
Intégrer l’audition dans les bilans de santé classiques, tout au long de la vie, permettrait de changer la culture actuelle vers une culture de la prévention, qui intègre la santé auditive dans le schéma de santé globale. Un bénéfice indéniable pour toute la population, quelle que soit son âge.
Tout savoir sur la perte auditive
Références :
- Baromètre IFOPxOticon 2024, les Français face à la perte auditive
- Etude EuroTrak FRA 2025 par Anovum GmbH