Réduction du bruit : redonner au cerveau le pouvoir de choisir

La compréhension de la parole dans le bruit reste l’un des défis majeurs pour les personnes malentendantes. Si les aides auditives ont fait d’énormes progrès, la gestion du bruit reste une problématique complexe, car elle touche à une notion profondément subjective : ce que l’on considère comme du bruit dépend du contexte, de l’intention d’écoute et de la perception individuelle.

La gestion du bruit ne peut donc pas être envisagée uniquement comme un simple traitement de signal. Elle doit s’inscrire dans une logique neurocognitive, tenant compte du rôle central du cerveau dans l’analyse et l’interprétation des sons.

Le bruit : une donnée subjective

Lorsqu’on parle de réduction de bruit en audiologie, le terme « bruit » fait souvent référence à un signal non verbal, non pertinent, ou perturbateur. Mais cette définition est insuffisante. En réalité, le bruit est une construction subjective, qui dépend à la fois du contexte, de l’attention de la personne, et de l’interaction sociale à un instant précis.

Prenons deux exemples :

• Une voix perçue comme gênante dans un restaurant peut devenir pertinente dès lors que cette personne commence une conversation avec l’utilisateur.
• Le bruit d’un moteur relégué en arrière-plan devient crucial à l’approche d’un passage piéton.

Ces exemples illustrent une réalité incontournable : le cerveau est le seul capable de déterminer, à un instant donné, ce qui constitue du bruit. Toute tentative de le faire à sa place représente un risque de perte d’information sonore ou de charge cognitive supplémentaire.

Les aides auditives, aussi sophistiquées soient-elles, ne peuvent pas anticiper ces changements d’intention, qui sont propres à l’utilisateur. Seul son cerveau peut décider de ce qui est pertinent à un instant précis. C’est pourquoi Oticon place le cerveau au cœur de son approche depuis des dizaines d’années.

Les approches classiques de réduction du bruit

Historiquement, les premières stratégies de réduction du bruit reposaient sur des principes simples :

• Directivité : focalisation sur les sons venant de l’avant, supposés être la parole que l’utilisateur souhaite suivre.
• Réduction de bruit par canal : analyse de la dominance bruit/parole dans chaque bande de fréquence, avec réduction du gain si le bruit est supérieur.

Ces approches ont permis des avancées significatives pour les personnes atteintes de perte auditive, mais elles restent limitées dans leur définition du bruit, qui ne prend pas en compte l’intention d’écoute. Ces technologies imposent une hiérarchisation des sons à l’utilisateur et peuvent alors altérer la scène sonore, réduisant la capacité du cerveau à choisir lui-même sur quoi fixer son attention.

L’utilisateur est alors au service de la technologie. C’est pourtant l’inverse que nous devrions rechercher, pour le bien-être et la satisfaction du patient.

Le cerveau, meilleur réducteur de bruit

Le cerveau humain est capable d’ignorer un bruit de fond constant, de se concentrer sur une voix spécifique dans une foule, ou de réévaluer en temps réel la pertinence d’un son. Il est donc logique de concevoir des technologies auditives qui ne cherchent pas à décider à sa place, mais à lui fournir toutes les informations nécessaires pour qu’il fasse ses propres choix de façon naturelle.

Cette philosophie, centrée sur le fonctionnement naturel du cerveau, est au cœur de l’approche BrainHearing d’Oticon. Contrairement aux approches qui filtrent ou suppriment les sons jugés non pertinents, BrainHearing™ vise à maintenir l’intégrité de la scène sonore, pour que le cerveau puisse choisir et interpréter les sons comme il le ferait sans perte auditive. Cela implique :

• Une présentation riche et équilibrée des sources sonores, sur 360°
• Une minimisation de l’effort d’écoute
• Une préservation des indices spatiotemporels nécessaires à la compréhension de l’environnement

Oticon intègre dans ses appareils des technologies de pointe d’analyse de la scène sonore. Elles adoptent une approche à 360° pour préserver l’intégrité de la scène sonore et rééquilibrent les niveaux sonores, sans suppression brutale des sons - conservant ainsi les sons non prioritaires, pour permettre au cerveau de les réintégrer si nécessaire. Cette stratégie permet une écoute plus fluide, plus naturelle, et surtout plus respectueuse des comportements humains de communication.

Les dernières avancées BrainHearing™ vont encore plus loin et intègrent une dimension comportementale : l’intention d’écoute. Des études ont montré que les mouvements de tête et de corps, ainsi que les activités de conversation, reflètent les besoins d’écoute d’un individu.

Oticon a ainsi développé une technologie, boostée avec une intelligence artificielle de haute volée, capable de :

• Détecter les changements dans l’intention d’écoute de l’utilisateur via des capteurs 4D (qui analysent les mouvements de tête, du corps, les activités de conversation et l’environnement sonore)
• Adapter en temps réel le traitement du signal en fonction de ces indices de comportement
• Prioriser la parole ou l’environnement, selon le contexte dans lequel se trouve l’utilisateur

Cette approche unique, et propre à Oticon, permet une personnalisation fine du traitement du son, même au sein d’un même environnement sonore.

L’intelligence artificielle au service de la réduction de bruit

Pour soutenir cette approche centrée sur le cerveau, Oticon a intégré les technologies de Deep Learning à ses dernières aides auditives : le niveau le plus avancé d’IA à l’heure actuelle. On les appelle Réseau Neuronal Profond (RNP).

Contrairement aux approches traditionnelles basée sur la directivité, l’IA d’Oticon maintient l'accès à tous les sons pour une expérience sonore immersive. Cela soutient notre vision audiologique unique : permettre au cerveau de décider de ce qu’il souhaite entendre, au lieu de lui imposer ses choix.

L’intégration de l’intelligence artificielle pour le traitement du son marque une rupture technologique majeure :

• Ces réseaux neuronaux sont entraînés sur des millions de scènes sonores réelles, et sur une variété d'échantillons sonores toujours plus grande, dont la plupart sont difficiles et complexes.
• Ils apprennent à traiter différemment les sons utiles et les bruits diffus, même dans des environnements complexes.
• Ils fonctionnent en temps réel, sans altérer la parole ni appauvrir la scène sonore.
• Cette intelligence embarquée permet une réduction du bruit plus fine, plus adaptée aux besoins de l’utilisateur, et plus proche du fonctionnement naturel du cerveau, réduisant ainsi l'effort d'écoute.

Traitement avancé des sons perturbants

Plus de 7 utilisateurs d’aides auditives sur 10 sont confrontés à des sons perturbants dans leur quotidien[i]. C’est pourquoi Oticon a aussi doté ses derniers appareils de deux fonctions innovantes, conçues pour protéger les utilisateurs de ces sons, tout en leur procurant un accès complet aux sons pertinents.

SuddenSound Stabilizer pour les sons soudains

Les sons perturbants comme les portes qui claquent sont omniprésents dans la vie des patients. SuddenSound Stabilizer agit rapidement et avec précision pour détecter instantanément tout bruit soudain, en réduisant le gain de manière appropriée, puis le rétablissant immédiatement lorsque le son cesse. Ainsi, cette technologie permet :

• La détection et atténuation des sons soudains, qu’ils soient forts (claquements, chocs) ou faibles (clavier, talons).
• La réduction ultra-rapide, sans altération des sons environnants.

SuddenSound Stabilizer réduit ainsi l’effort d'écoute de 22 %[ii] en présence de ce type de sons, préserve la compréhension de la parole et aide à maintenir l’attention d'écoute des patients[iii] pour un confort inégalé et pour vous, des patients satisfaits !

Bruits de manipulation et de vent avec Wind & Handling Noise Stabilizer

De plus, le dispositif de prévention des bruits de vent et de manipulation, le Wind & Handling Stabilizer d’Oticon, détecte et filtre ces bruits gênants 500 fois par seconde. Il atténue ensuite le reste des bruits de vent et de manipulation, de manière efficace et uniquement dans les fréquences affectées par le bruit.

Le son obtenu est plus pur et est traité par l’IA et la technologie Oticon MoreSound Intelligence 3.0 pour que les utilisateurs d'aides auditives puissent poursuivre leurs activités librement. C’est aussi cela la philosophie Oticon : permettre à chaque malentendant de vivre sa vie comme il l’entend sans que la perte auditive ne soit un obstacle. Sans qu’il y pense. 

Impacts cliniques pour les audioprothésistes

Pour le professionnel de l’audition, l’objectif n’est plus seulement de restaurer un seuil auditif, mais de faciliter l’accès du cerveau à une scène sonore riche, stable et surtout naturelle pour que ce dernier puisse faire ce qu’il fait de mieux : choisir et décider.

Les technologies de traitement du bruit ne sont pas de simples outils d’amélioration du confort auditif : elles ont des impacts certains sur la réussite de l’adaptation, la charge et fatigue cognitives, l’effort d’écoute et surtout, la satisfaction patient.

Pour les audioprothésistes, ces avancées technologiques se traduisent par :

• Une réduction des réclamations patients liées aux bruits soudains ou aux sons perturbants.
• Une meilleure adaptation aux environnements complexes et changeants.
• Une moindre nécessité d’ajustements des réglages plus une satisfaction patient plus rapide.
• Une approche plus personnalisée, centrée sur les besoins cognitifs de l’utilisateur.

La réduction du bruit ne consiste plus à supprimer certains sons non pertinents, mais à redonner au cerveau le pouvoir de choisir lui-même. Pour que la technologie et l’intelligence artificielle restent au service de l’utilisateur et ne dictent pas leurs choix.

En savoir plus sur la combinaison technologique inédite d’Oticon